Les médias sont pleins de clichés, exacerbés après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui insinuent qu’Haïti serait «le plus pauvre pays de l’hémisphère occidental». Rien n’est plus loin de la réalité.
En fait, en dépit des coups d’État en série, des rivalités de petits chefs et fiefs, des images de pauvreté, des crises permanentes, d’incurie et de médiocrités administratives des gouvernants, souvent corrompus, insouciants et répressifs, Haïti est aussi la nation qui a risqué la fureur de l’Espagne pour aider les combattants indépendantistes Sebastian Francisco de Miranda (1806) et Simón Bolívar (1816), deux héros de l’indépendance de l’Amérique latine.
Elle n’est pas seulement la seule nation d’anciens enslavés qui aient conquis leur liberté par la force des armes et de leur génie stratégique, mais aussi le pays qui ouvre sa porte aux enslavés du monde entier, particulièrement aux Africains-Américains qui luttent pour leur libération ; Haïti est le pays défenseur de l’indépendance de la Grèce et membre fondateur de l’Organisation des nations unies.
Comparé aux autres pays, Haïti est le pays qui a le plus grand nombre, per capita, d’écrivains, de poètes, de conteurs, de musiciens, de peintres, et d’artistes en général, et aussi l’un des rares pays du monde à développer une langue et une culture indépendantes des modèles épistémiques occidentaux.
La série d’exhibitions de peintures et de lectures de poésie qui eu lieu, depuis 2011, à Boston, Cambridge, Newton, Canton, West-Roxbury, etc., sous le titre «Quand nos pinceaux ont tremblé» participe de l’effort de mettre en valeur cet autre visage d’Haïti. Organisée par l’Assemblée des Artistes Haïtiens du Massachusetts en collaboration avec des organisations locales comme la Mairie de Boston, la Cambridge Health Alliance, la Mairie de Cambridge, la Massachusetts School of Professional Psychology (MSPP), la Haitian Mental Health Network, la Greater Brockton Society for Poetry and the Arts (GBSPA), et Le réseau des artistes-peintres de Jacmel, la série d’exhibitions espère aider promouvoir l’image positive d’Haïti et l’articulation d’une narration différente, constructive à son sujet.
C’est dans cette même veine que l’Assemblée des Artistes Haïtiens du Massachusetts, en collaboration avec Unicef Funds for Haiti et le Massport Authority, a aidé à l’organisation de la prochaine exhibition de peinture titrée «Les Couleurs Haïtiennes en Transit» à l’aéroport international Logan, dans le Massachusetts, pour, comme le dit la brochure d’introduction, «soutenir les arts haïtiens et mettre en valeur la résilience des artistes… [leurs] aspirations renouvelées, leurs nouveaux rêves, leurs nouvelles horizons, et leurs nouveaux styles…» Cet effort est patronné également par le Ansara Family Funds, la Boston Foundation, le Consulat Haïtien de Boston, Brockton Arts Inc, et la Mairie de Boston.
L’exhibition à l’aéroport international Logan se tiendra de janvier à mars 2013, au Delta Terminal.
En complément à cette exhibition et sous le thème «Un autre visage d’Haïti», la maison d’édition haïtienne Trilingual Press et l’Assemblée des Artistes Haïtiens du Massachusettes, présenteront le samedi 12 janvier 2013, en commémoration du troisième anniversaire du tremblement de terre, une grande activité culturelle qui comprendra la lecture multiple de nouveaux ouvrages par une panoplie d’excellents écrivains.
Le programme inclura ces écrivains et artistes
Texte de lancement de livre
Platon an kreyòl ayisyen : yon liv Nicole Titus / Plato in Haitian Creole: A book by Nicole Titus
Frantz Leconte sur René Depestre
Kèk mo sou liv Doumafis Lafontan an / A few words on Doumafis Lafontan’s book