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2. Enquête sur l’assassinat de Jean Dominique: dossier toujours pas clair
3. Une zone franche sur des terres agricoles, au mépris des revendications paysannes
4. Naufrage sur la cote ouest d’Haïti: 19 morts
5. Mission d’enquête de l’OEA: les responsables politiques jusqu’à présent satisfaits
6. Grogne au sein de la base de Fanmi Lavalas
7. En bref:
• Affaire Jean Dominique–démarches
• Libération–arrestation Général Avril
8. Document: Haïti: riziculteurs sans frontières (texte de 1996 sur la plaine de Maribaroux, aujourd’hui réservée à une zone franche)

AlterPresse informe

HaitiWebdo, hebdomadaire électronique d’actualité haïtienne

1. Crise haïtienne: l’OEA de retour sur le terrain

—AlterPresse Port-au-Prince, 8 avril 2002

Le processus d’enquête de l’Organisation des États Américains (OEA) autour des évènements du 17 décembre 2001 a débuté ce 8 avril en Haïti avec l’arrivée d’une mission de 3 juristes internationaux. Le diplomate et juge Nicholas Liverpool de la Dominique, l’avocat et diplomate Roberto Flores Bermúdez du Honduras et l’Expert mexicain en droit international Alonso Gómez Robledo Verduzco, ont promis a leur arrivée à l’aéroport de Port-au-Prince de se mettre au travail le plus rapidement possible.

La commission d’enquête doit recueillir des données auprès de divers secteurs, sur ce qui s’est passe en Haïti le 17 décembre 2001, lorsque le gouvernement a annoncé une «tentative de coup d’État» et que ses partisans ont entrepris des opérations de représailles contre l’opposition. La commission devra tirer des conclusions et produire des recommandations au gouvernement haïtien et au secrétaire général de l’OEA.

À l’occasion de la présence de cette commission internationale sur le terrain, les responsables de l’opposition et ceux du parti au pouvoir font valoir leurs griefs respectifs. La Convergence déclare avoir préparé ses dossiers en vue de sa rencontre avec les juristes internationaux. Les dirigeants de Fanmi Lavalas se disent également prêts et des parlementaires commencent déjà à mettre l’accent sur les conditions de vie aggravées, selon eux, par le blocage de l’aide internationale, et qu’ils souhaitent également mettre dans la balance.

Les deux parties ont cependant fait part de leur satisfaction du rapport présenté le 5 avril dernier devant le Conseil Permanent de l’OEA par le Secrétaire Général, Cesar Gaviria. Celui-ci a qualifié d’«encourageants et rassurants» les «propos d’ouverture» du nouveau Premier Ministre Yvon Neptune et «son engagement déclaré envers les négociations». Gaviria a aussi évoqué «l’arrestation récente de quelques individus impliqués dans de graves activités criminelles, pour qu’ils soient traduits en justice». C’est «un acte encore plus louable», a-t-il souligné. Il a aussi rendu «hommage au Gouvernement pour la tolérance qu’il a démontrée» lors du rassemblement de la Convergence démocratique le 22 mars dernier. Le Secrétaire Général de l’OEA a aussi salué l’opposition qui est «digne de louanges pour avoir évité toute provocation».

Toutefois, 2 semaines après ce rassemblement, les divergences au sein de la Convergence ont éclaté au grand jour avec le retrait du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) de ce regroupement, à cause des positions jugées ambiguës de la Convergence.

Cesar Gaviria a annoncé la venue prochaine d’une autre mission, dirigée par le Canadien David Lee, en vue de «renforcer la démocratie» dans le pays, telle que prévue par la résolution 806, votée en janvier dernier. Cesar Gaviria prévoit que d’ici fin avril cette mission devrait être totalement déployée et un premier accord devrait être trouvé entre les protagonistes de la crise.

Le déploiement de la prochaine mission a déjà trouvé l’appui financier des États-Unis pour $500 000 et du Royaume-Uni pour 10 000 livres sterling. Haïti a offert une contribution de 25 000 dollars américains.

Le contexte social des nouvelles initiatives de l’OEA dans le dossier haïtien demeure tendu, notamment avec la violence dans les faubourgs de Port-au-Prince, notamment cette semaine dans le quartier de La Saline, au nord-ouest de la Capitale. Les problèmes liés aux conditions de vie et de travail rebondissent également avec des grèves organisées ce lundi par des syndicats de transporteurs de plusieurs départements du pays

2. Enquête sur l’assassinat de Jean Dominique: dossier toujours pas clair

Le mandat du juge Claudy Gassant, chargé jusqu’en janvier dernier de l’enquête sur l’assassinat du directeur de Radio Haïti, Jean Dominique et du gardien de la station, Jean Claude Louissaint, a finalement été renouvelé. Un arrêté a été pris en ce sens par le Président Jean Bertrand Aristide, la veille du deuxième anniversaire du double meurtre le 3 avril.

Mais cette décision tardive ne garantit pas que le dossier va progresser, même si elle a été bien accueillie par l’épouse de Jean Dominique, la journaliste Michèle Montas et les organismes de défense des droits humains. Car, comme ils l’ont souligné, la sécurité du juge et les moyens de poursuivre ses travaux sont des conditions essentielles pour l’avancement du dossier.

Le juge Gassant a lui-même affirme qu’il était prêt à reprendre le dossier, mais pas dans n’importe quelles conditions. Il a critiqué la procédure suivie dans le renouvellement de son mandat, qui, selon lui, ne correspond pas au prescrit de la loi. Comment peut-on parler de renouvellement trois mois après que le mandat a pris fin et que le dossier a été confié à un autre juge, s’est interrogé Claudy Gassant. Selon lui, la reprise du dossier nécessite des dispositions supplémentaires de la part de la Doyenne du Tribunal Civil, Me Lise Pierre Pierre.

L’imbroglio était sans doute prévisible pour les employés de Radio Haïti Inter qui ont donné une conférence de presse le 2 avril pour pointer directement du doigt le Président Jean Bertrand Aristide accusé d’avoir tout fait pour bloquer l’enquête. L’attitude du Président a été qualifiée de «crime d’État contre la justice».

La mobilisation en faveur de la justice pour Jean Dominique doit se poursuivre activement durant tout le mois en cours, à l’initiative des organismes de défense des droits humains. C’est en ce sens que la Coalition Nationale pour la Défense des Droits des Haïtiens (NCHR) a fait chanter une messe le 8 avril à Port-au-Prince pour marquer le deuxième anniversaire des funérailles de Jean Dominique.

3. Une zone franche sur des terres agricoles, au mépris des revendications paysannes

Le Président haïtien Jean Bertrand Aristide fonce à vive allure dans ses projets avec son homologue dominicain, Hypolito Mejia, malgré les préoccupations exprimées dans divers secteurs. Aristide et Mejia ont pausé le 8 avril dans la plaine de Marie Bahoux, zone frontalière nord-est d’Haïti, la première pierre d’une zone franche industrielle.

Des officiels des deux gouvernements et des entrepreneurs ont pris part à cette cérémonie, qui s’est déroulée sous haute surveillance de l’armée dominicaine et des corps d’élites de la police haïtienne. Contrairement aux journalistes haïtiens, dont la présence a été très timide, en raison du fait qu’ils ont été avertis à la toute dernière minute, les journalistes dominicains ont été nombreux à se rendre sur place.

Les manifestations prévues par les paysans pour marquer leur désaccord avec ce projet n’ont pu avoir lieu en raison de diverses manœuvres et pressions des autorités locales, selon des témoignages recueillis sur place. Des groupements paysans liés au réseau Solidarité Frontalière ont fait savoir que les banderoles et pancartes préparées pour la circonstance en Créole et Espagnol ont été saisies par les autorités de la Délégation du Nord-Est.

Il y a peine trois semaines, les paysans faisaient part de leur préoccupation du fait que cette fertile plaine allait être couverte de bétons pour recevoir des usines d’assemblage textiles. Selon la presse dominicaine, le projet sera réalisé avec des investissements dominicains et devrait commencer par créer environ 1 500 emplois avant d’assurer à l’avenir 8 000 emplois.

Cette zone franche est le «premier fruit» du «mariage sans perspective de divorce» entre Haïti et la République Dominicaine, a déclaré le président Aristide au cours de son allocution. D’autres projets pareils devraient être développés sur l’ensemble de la frontière qui mesure 300 kilomètres. Le Président Mejia a fait savoir que le processus d’installation de zones franches a déjà été enclenché dans plusieurs villes frontalières dominicaines.

La Plate-forme haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et le Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR) ont exprimé ce 8 avril leurs plus vives inquiétudes et leur indignation face à de telles démarches engageant l’avenir d’Haïti, mais entreprises quasiment dans la clandestinité.

La présidence avait simplement annoncé le week-end écoulé une tournée du Chef de l’État dans le Nord, sans faire allusion a sa rencontre prévue avec le Président dominicain. Presque la totalité des informations disponibles sur le sujet nous sont parvenues via la presse dominicaine, ont affirmé les deux organisations. Aucun débat n’a été organisé avec la participation des secteurs concernés et l’accord n’a pas été examiné par le Parlement comme le prévoit la Constitution de 1987.

Le GARR et la PAPDA déclarent appuyer fortement les revendications lancées par des organisations paysannes du Nord-Est contestant la décision d’installer la zone franche sur dans l’une des régions les plus fertiles du pays, qui permet aux familles paysannes de réaliser des revenus annuels relativement substantiels.

4. Naufrage sur la cote ouest d’Haïti: 19 morts

Le naufrage d’un petit navire le 15 avril près de l’île de la Gonâve, sur la côte Ouest d’Haïti, a fait 19 morts parmi les 22 passagers qui se trouvaient à bord. Les accidents sur ce circuit sont relativement fréquents. Concernant ce dernier naufrage, plusieurs hypothèses sont évoquées: surcharge du navire qui transporterait une forte cargaison de charbon, brusque perturbation des conditions météorologiques. Le gouvernement a annoncé qu’une enquête a été ouverte.

5. Mission d’enquête de l’OEA: les responsables politiques jusqu’à présent satisfaits

Les secteurs directement concernés par l’impasse politique en Haïti se disent tous satisfaits des travaux conduits jusqu’à présent en Haïti par des juristes de l’Organisation des États Américains (OEA) sur les violences du 17 décembre 2001 dans le pays. Une «tentative de coup d’état» dénoncé par le gouvernement a été suivie de représailles contre l’opposition.

La Commission, formée des juristes Nicholas Liverpool, de la Dominique, Roberto Flores Bermúdez, du Honduras et Alonso Gómez Robledo Verduzco, du Mexique, a déjà eu des entretiens avec divers secteurs et personnalités: le Président Jean Bertrand Aristide, le Premier Ministre Yvon Neptune, les membres de la Coalition d’opposition Convergence Démocratique et ceux de l’Initiative de la Société Civile (ISC).

Le gouvernement lavalas se dit prêt à fournir toutes les informations nécessaires à la bonne marche des travaux de la commission, dans le cadre des lois en vigueur en Haïti. Parallèlement, à la Télévision Nationale d’Haïti, des images sont diffusées tous les soirs pour étayer la thèse d’une «tentative de coup d’état» et montrer que les victimes ne se trouvaient pas seulement dans l’opposition.

La Convergence Démocratique, qui réclame justice et réparation, indique, pour sa part, avoir remis a la commission des documents montrant clairement la responsabilité du régime lavalas dans les violences du 17 décembre.

L’ISC déclare aussi avoir transmis un certain nombre d’informations à la commission. Le groupe souhaîte que le rapport de la commission puisse véritablement éclaircir l’opinion publique sur ce qui s’est réellement passé en Haïti le 17 décembre dernier.

En attendant, un chanteur de variété, Pierre Raymond Divers, alias King Kino, qui a été pendant longtemps un proche du pouvoir lavalas, jette un pavé dans la marre. Il a affirmé à la station privée Radio Galaxie que derrière les opérations du 17 décembre, les autorités cacheraient une affaire de drogue. Si le chanteur-vedette est sûr de ses propos, il devrait porter plainte par-devant les tribunaux, a réagi un porte-parole de la présidence, interrogé par l’agence Haïti Press Network. Des parlementaires lavalas ont qualifié King Kino d’opportuniste.

6. Grogne au sein de la base de Fanmi Lavalas

Des membres de groupes liés au parti au pouvoir ont exprimé certaines appréhensions suite à l’arrestation de Ronald Camille, dit Ronald Cadavre, proche de Fanmi Lavalas, arrêté le mois dernier pour meurtre. Ils craignent que le Président ait pris des engagements vis-à-vis de l’étranger pour les faire mettre en prison.

La semaine dernière, répondant à des questions de journalistes, le président Aristide avait déclaré que l’arrestation de Cadavre représentait un signal clair sur l’orientation prise par le pouvoir en place. Des responsables de groupes pro-lavalas ont lancé une mise en garde à Aristide, disant qu’ils sont prêts à se mobiliser contre toute autre arrestation dans leur secteur.

D’autre part, les changements entrepris ces jours-ci au niveau du personnel de l’administration publique et des pouvoirs locaux, suscitent aussi des remous. Ici et là, se sont produits des situations conflictuelles, mettant face à face les partisans des anciens fonctionnaires et ceux des nouveaux.

Par exemple, le maire de Hinche, Dongo Joseph, qui a été remplacé la semaine dernière, par arrêté présidentiel, a clairement déclaré qu’il ne reconnaissait pas cette décision. Au Ministère des Affaires Sociales, la nomination de Jean Paul Samedi comme Directeur Général a été rejetée ce 15 avril par les employés du Ministère.

Dans les quartiers, la tension sociale persiste. En début de semaine la population de Carrefour-Feuilles, banlieue sud-est de la capitale, a protesté contre le fait que les récentes promesses du Président Aristide d’entreprendre des travaux d’assainissement dans le quartier, n’aient pas été suivies d’effets.

Pour divers motifs, des mouvements de protestation ont été enregistrés ces derniers jours dans plusieurs régions du pays. Cependant la paix est revenue dans le quartier de la Saline, banlieue nord de la capitale, où des groupes rivaux se sont récemment affrontés. Dans ce contexte, la police a parlé d’une opération de désarmement qui n’a toujours pas débuté.

7. En bref:

  • Les autorités gouvernementales et judiciaires annoncent que des démarches sont en cours pour permettre la reprise de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Jean-Dominique par le juge Claudy Gassant. Le juge Josiard Agnant, à qui le dossier a été remis en Janvier dernier, a démissionné. Mais les débats houleux se poursuivent au Sénat autour de la levée de l’immunité du sénateur Dany Toussaint, principal accusé dans cette affaire. Le Président du Sénat, Fourel Celestin, estime qu’il faut des preuves convaincantes avant d’entreprendre toute procédure pour la levée de l’immunité du parlementaire. En fin de compte, il y a les déclarations du chanteur de variété, Pierre Raymond Divers, alias King Kino, ancien proche du pouvoir lavalas, qui a fait savoir que l’exécuteur de Jean-Dominique serait un fonctionnaire encore actif au palais national.
  • L’ancien Général Prosper Avril a été arrêté ce 15 avril à Port-au-Prince, quelques instants après avoir été libéré sur ordre de la justice. Avril était emprisonné depuis un an sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’État. La nouvelle arrestation de l’ancien Chef militaire a été effectuée en rapport avec le massacre, en mars 1990, des paysans de Piatre, localité située à une centaine de kilomètres au nord de Port-au-Prince.

8. Document: Haïti: riziculteurs sans frontières

Le texte qui suit a été publié par l’agence Syfia, en avril 1996, sous la plume du journaliste Ives Marie Chanel. À cette époque, il était question de remettre en valeur les terres de la plaine de Maribaroux, dans le Nord-Est, destinée aujourd’hui à recevoir une zone franche.

(SYFIA-Haïti) Au nord de l’île d’Haïti, des paysans passent chaque jour la frontière pour aller travailler dans les rizières et les plantations de canne à sucre de la République dominicaine. En attendant que le gouvernement haïtien se soucie de leur sort.

Depuis dix ans, faute d’eau et d’encadrement, les rizières ont disparu de la plaine de Maribaroux, proche de la frontière avec la République dominicaine, à 340 km au nord de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Dans cette région, considérée comme l’une des plus pauvres d’Haïti, l’État est absent. Les organisations non gouvernementales aussi. Les paysans doivent accepter des prêts à des taux usuraires allant parfois jusqu’à 85% pour réaliser des plantations qui ne donnent pas toujours la récolte espérée, victimes du soleil ardent ou des inondations.

Comme ses voisins et compagnons de champ, Pierre Antoine Jean n’arrive plus à produire sur ses 2,5 ha de terre. Pourtant, à 55 ans, il doit nourrir une famille nombreuse. De ses deux unions, sont nés seize enfants et le benjamin, âgé de six ans, n’a pas eu la chance comme six autres de ses frères et sœurs d’aller en classe.

«Nous ne pouvons rien produire. Il n’y a pas de banque de crédit agricole. Mais que voulez-vous, il faut bien continuer à vivre», dit Antoine. Alors comme des milliers d’autres paysans de la région, il franchit chaque jour la frontière pour aller travailler dans les rizières ou les plantations de canne à sucre de Manzanillo et de Monte Christi, en République dominicaine. Dans ce petit état riverain, le tourisme en plein essor a attiré l’ancienne main-d’œuvre agricole, laissant ainsi le champ libre aux Haïtiens. Les fermiers dominicains les apprécient. Ils peuvent les payer cinq fois moins que les autochtones. Mais pour les Haïtiens, ce salaire représente encore près du double de ce qu’ils gagneraient chez eux. Toutefois, en Dominique, le chemin qui mène jusqu’aux lieux de travail comporte bien des risques. Agriculteurs et soldats dominicains font régulièrement la chasse aux Haïtiens. Ils les pillent ou les tuent, croyant parfois avoir à faire à des voleurs de bétail, nombreux dans la région. «En janvier dernier, de nombreuses personnes ont été tuées sur la frontière par des soldats dominicains. Leurs cadavres ont été jetés en pâture aux chiens. Mais le gouvernement haïtien ne réagit pas», affirme Jean Delaneau, Président de la fédération des planteurs de Maribaroux.

«Président de la savane»

Ces migrations quotidiennes forcées sont de plus en plus courantes, à mesure que la misère gagne du terrain dans cette région d’Haïti. La forte densité de la population limite à 0,3 ha en moyenne la surface cultivable par habitant. Les 15 000 ha de terres du domaine de l’État, abandonnées depuis 1984, après avoir été louées et exploitées par des compagnies nord-américaines pour la production de sisal et l’élevage, sonnent comme une provocation. Depuis peu, 2500 ha d’entre elles sont occupés par l’Association des petits planteurs du Nord-est (APPNE) qui regroupe 2000 agriculteurs. Ils y pratiquent des cultures vivrières, avec des moyens de fortune et sans aucun titre.

Dernièrement, le Président haïtien, René Préval, a effectué une visite dans la région de Maribaroux. Debout, pelles et machettes brandies, les paysans lui ont réservé un accueil chaleureux. C’est la première fois qu’un chef d’État venait chez eux. Celui que certains appellent le «Président de la savane», en raison de ses nombreuses tournées en province, était venu s’enquérir du programme de relance de la riziculture dans le pays. Dans ce cadre, un petit système d’irrigation sera réhabilité dans la plaine, permettant de cultiver du riz sur 600 ha. Une lueur d’espoir pour ces paysans. (Yves-Marie Chanel, SYFIA N°87, avril 1996)

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