Présenter Les Dards Empoisonnés du Denizen

La couverture de Les Dards Empoisonnés du Denizen.

La Presse Trilingue/Trilingual Press est heureuse d’annoncer la parution de la nouvelle collection de poèmes de Denizé Lauture, Les Dards empoisonnés du denizen [ISBN: 978-1-936431-23-6, 102 pages].

Les 44 poèmes du recueil sont écrits entre 1970 et 1980. Comme beaucoup de ses lecteurs le savent sans doute déjà, la poésie de Lauture, qui écrit également en haïtien et en anglais, est parsemée d’une clarté limpide, naturelle, avec un questionnement en sourdine des choses.

Les poèmes les plus « ordinaires » de Lauture terminent souvent en des tours inespérés, ironiques, voire déconcertants, comme on peut le voir dans les poèmes « Quand donc verra-t-on la danse des colombes », quand il imagine les possibilités de conflits parmi des petits animaux (insectes, oiseaux, rongeurs, et autres espèces pélagiques), d’apparences insurmontables, pour terminer avec une question qui indique qu’on mettra longtemps pour voir « la danse des colombes » :

Si deux fourmis s’entre-déchirent
Pour une poussière de pain
Si deux moustiques se poignardent
Pour une gouttelette de sang
Si deux mouches s’entre-tuent
Pour un millimètre de chair pourrie
Quand donc verra-t-on la danse des colombes ?

Si deux papillons ne peuvent se poser ensemble
Sur la même feuille
Si deux abeilles ne peuvent butiner ensemble
Dans la même fleur
Si deux chauve-souris ne peuvent hiberner
Dans la même caverne
Quand donc verra-t-on la danse des colombes ?

La quatrième de couverture de Les Dards Empoisonnés du Denizen.

Nous convions les lecteurs à lire la très belle préface de Frantz-Antoine Leconte qui a dit, parlant de Denizé Lauture :

« Ce grand travailleur des lettres ou ce héraut de revendications existentielles dans un lyrisme toujours beau, simple, éloquent et voire cosmique, se souviendra de sa terre originelle, de ses premiers pas, comme de sa langue première dans Boula pou yon mètamòfoz zèklè (“Les chants de notre métamorphose nationale”, 1987), Madichon sanba dlo nan sensè (“La malédiction de la rivière Sincère”, 2003). Certains des poèmes traduisent une souffrance viscérale centenaire et collective, l’honneur et la fierté du guerrier noir, ainsi que les espérances des citoyens, véritable somme de travail et d’efforts placée dans un cadre poétique séduisant qui sert à la défense de la collectivité. »

Dans chacun des poèmes de Lauture vous trouverez un détour réjouissant, une invitation à vous baigner dans la pure poésie de chez nous. Le préfacier a capté l’essentiel de la brillance de l’auteur quand il a dit qu’il « nous fascine ». Oui, il nous fascine et nous fait réjouir en même temps. Écoutons encore Leconte, qui a dit de la poésie : « Une quête qui incite à l’exploration d’un univers de contraste, paradoxal, multicolore, ou une mosaïque merveilleuse qui semble être rassemblée par une opération magique ou alchimique. Et qui nous entraîne au-delà des bornes des êtres, dans l’inconnu, vers l’infini ou plutôt vers une inévitable épiphanie poétique.

(…) Dès le début, Denizé fait preuve d’une très convaincante créativité. Le mot « denizen » qu’il emploie témoigne d’un souci d’ordre phonique d’une part, parce que le vocable reproduit presque entièrement son prénom. Il n’a qu’à éliminer le n final de l’anglais pour ajouter un accent aigu sur e. Le vocable en anglais et en français s’articule dans un ordre de synonymie étroite. La préoccupation sémantique fait preuve d’une grande imagination. D’abord et surtout, un « denizen » a une charge polysémique. Il demeure une entité qui cherche son implantation dans un milieu quelconque. Ce qui suggère déjà un processus d’émigration et d’immigration et même la recherche du bonheur au-delà du pays natal. S’agit-il d’un ermite, d’un être, d’un monstre qui habite une contrée dont il ne fera jamais partie ou à laquelle il ne sera jamais tout-à-fait intégré ? Peut-il demeurer un être de nulle part ? »

Finissons avec ce petit poème merveilleux de seulement quatre lignes intitulé « Il y a tant d’étincelles » :

Il y a tant d’étincelles
Dans ma cervelle !
Et chacune veut créer une fournaise
Pour illuminer un monde en liesse.

—Trilingual Press, juillet 2015

Le livre peut être commandé sur les sites Amazon et Près Trileng/Trilingual Press

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